16/11/2007 - Sérgio Conceição perdu dans le désert
Que devient Sérgio Conceição? Perdu au milieu du désert, le Portugais s’exprime, pour la première fois depuis son départ du Standard pour le club koweïtien d’Al-Qadsia, dans les colonnes de“Standard Magazine”,à paraître ce vendredi. Il y déclare ne pas y être très heureux et vouloir négocier “un retour vers un championnat plus huppé”. “ Tout, ici, est très différent de ce que j’ai connu”, explique d’entrée Sérgio Conceição. La langue, la culture, la vie au quotidien et le niveau d’une Ligue 1 koweïtienne dans laquelle son club, Al-Qadsia, battu 1-2 en fin de semaine dernière dans le match au sommet, pointe en quatrième position, à quatre longueurs du leader, Kazma (mais avec un match en moins). “ Le niveau du championnat? Il y a de bons joueurs dans cette compétition, mais celle-ci n’est guère très relevée”, explique l’ancien maître à jouer de Sclessin. “ Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on sait que les clubs ne peuvent aligner que deux professionnels?” Professionnalisme: le mot est lâché. Habitué, tout au long d’une carrière qui le mena à Porto, à la Lazio, à Parme, à l’Inter Milan et au Standard, à vivre sous le feu des projecteurs et à cultiver le goût du moindre détail, Sérgio Conceição déclare “ ne pas se sentir bien dans sa peau” à Koweït-City. “ Il y a bien la mer, la piscine et le climat, magnifique, mais pas grand-chose d’autre. Et pas ce qui compte encore le plus à mes yeux, le football ”. Parce qu’en matière de ballons ronds, tout, au pays des pétrodollars, est trop amateur à son goût. “ Il arrive que nous soyons 20 à l’entraînement un jour et 35 le lendemain, tandis que les heures d’entraînement changent en permanence ”, di Sérgio Conceição. “Le début des séances est avancé, puis postposé. C’est difficile à vivre. Cela ne correspond pas à ma manière de concevoir le football, ni à ma mentalité de gagneur ”.Aussi le Soulier d’Or 2005, qui à Al-Qadsia évolue tantôt sur le flanc droit, tantôt sur le flanc gauche, envisage-t-il de changer d’air, malgré le contrat, financièrement très intéressant, qui le lie au club le plus populaire du Koweït. “ J’attends
la visite de Lucien D’Onofrio, qui a guidé toute ma carrière pour voir ce qu’il y a lieu de faire, dès le mercato d’hiver ou, au plus tard, en fin de saison ”, confie-t-il. “ Un retour à Sclessin? Rien, en foot, n’est impossible. Je ne sais pas. Ce qui est clair, par contre, c’est que je sais que je peux encore évoluer durant deux ou trois ans dans un bon championnat...” Dans un long reportage qui lui est consacré dans “ Standard
Magazine”, Sérgio Conceição, qui a ses côtés, au Koweït, son épouse et ses quatre fils, évoque encore la situation de ceux ci, mais aussi la passion qu’il voue toujours au Standard. “ Ce public fanatique me manque énormément. Ce club, c’est ma famille.Pas une semaine ne passe sans que je ne prenne connaissance, par téléphone ou via internet, de ce qui se passe à Liège...”