Après une journée pleine de péripéties, tout rentrera dans l'ordre.
Décidément, une préparation des Diables ne peut pas se dérouler sans accroc(s) puisque la fédération belge fut de nouveau prise de panique hier. En cause ? Mémé Tchité et sa naturalisation.
Lundi, les dirigeants de "l'UB", qui voulaient s'assurer que tout était en ordre pour ne pas risquer un score de forfait, ont reçu en réponse un fax de la fédération rwandaise expliquant que, le 10 août 2004, le juge unique du statut du joueur de la Fifa avait permis à Tchité de jouer pour le Rwanda. Cette décision avait été prise à la suite de la réception d'une lettre signée et envoyée par le joueur qui était tiraillé entre le Burundi, le Congo et le Rwanda.
Toute la subtilité était de savoir si ce jugement avait la même valeur que l'octroi d'une nationalité footballistique. Si c'était le cas, et étant donné que Tchité a 24 ans, il n'aurait jamais pu évoluer avec la Belgique. Et si ce cas extrêmement particulier n'est pas traité dans le règlement d'applications des statuts de la Fifa, une réponse est intervenue, hier soir, de la fédération internationale.
Tchité peut jouer avec les Diables Rouges à trois conditions : qu'il n'ait jamais joué pour le Rwanda, qu'il ait habité pendant cinq années consécutives en Belgique après ses dix-huit ans et qu'il introduise une requête à la Fifa demandant l'attribution de la nationalité belge. Les deux premiers critères sont réunis, le troisième sera effectué ce matin.
"Si ces conditions sont réunies, on pourra l'aligner sans délai. Si on prend ce risque et qu'il y a une plainte, on devra être en mesure de justifier les trois critères, ce que nous serons en mesure de faire", estime Jean-Marie Philips.
Entre-temps, le cas Tchité avait déclenché une nouvelle tempête à la fédération entre Jean-Marie Philips et Michel Sablon, le président de la Commission technique. "Il ne fallait pas le sélectionner tant qu'on n'était pas sûr", fulminait Philips. "La direction technique a pris cette initiative derrière mon dos, comme dans l'affaire Dirar. On va encore nous taxer d'amateurisme !"
Michel Sablon s'est senti visé. "Je n'accepte pas que le directeur général traite un de ses collaborateurs d'amateur. Je ne vais pas laisser ça comme ça. Nous en discuterons en interne."
Après Vandereycken et de Sart, Philips s'est mis une nouvelle personne à dos. Sablon exigera-t-il un départ ? "Je n'en dirai pas plus. Sauf que j'ai agi comme il le fallait : dès que Tchite était belge - lundi passé - j'ai envoyé un mail aux trois fédérations dont il a la nationalité pour savoir si Tchite n'avait jamais joué pour leur pays. Une semaine plus tard, le Rwanda a répondu..."
Philips n'a pas changé de discours après la menace de Sablon. "Qu'il en parle en interne, je ne demande pas mieux ! Comment est-ce possible de s'informer sur le cas Tchite à huit jours du match ? Et en tant que directeur général, j'aurais dû être mis au courant. Je déplore qu'on crée à nouveau un drame à quelques jours d'un match. Mais je n'ai dit que la vérité."